UN DOUDOU À NAMUR
Photo assez rare d'un Doudou organisé en 1942 à Namur, Saint Georges est Edmon Anson.
Cet événement qui avait été imposé aux acteurs par l'occupant allemand. Il est d'ailleurs bon de rappeler que le combat est resté intégré à la Procession elle-même jusqu'au début du XIXe siècle, avant d'en être totalement exclu. En 1819 en effet, le doyen de l'époque interdit la présence des acteurs du "Jeu de saint Georges et du Dragon" dans la Procession.
Le Lumeçon est officiellement exclu de la Procession et prend place... sur la Grand-Place, se déroulant dès que les reliques de sainte Waudru sont rentrées dans la collégiale à l'issue de la Procession. Finalement, cette exclusion aura sans doute constitué la grande chance du Lumeçon...
Près de deux siècles après avoir pris son envol, le Lumeçon n'a pas fondamentalement changé, même s'il a considérablement évolué, comme notre société. Mais le climat a beaucoup évolué, dans l'attitude du public notamment.Vers 1850, une palissade est installée pour séparer les acteurs du public. Cette clôture est ensuite remplacée par une corde, plus symbolique.
Boudé par la bourgeoisie catholique de Mons durant tout le XIXe siècle et jusqu'à la première Guerre Mondiale, le Lumeçon n'est prisé que par des catégories sociales dites inférieures. Ainsi, le public-participant est limité aux "gens du culot" ou aux "gens du rempart" que le refrain de l'air du Doudou désigne comme les couches sociales les moins favorisées. Le Doudou est alors considéré comme du "vulgaire folklore".
Dans l'entre-deux-guerres, le combat s'ouvre à toutes les catégories sociales et le public devient participant à part entière. Les Montois se font de plus en plus pressants pour s'approcher du Dragon et lui arracher des crins et des rubans, dans le cortège qui l'amène de la collégiale Sainte-Waudru à la Grand-Place. C'est ainsi que la police communale est amenée à protéger le Dragon durant la descente de la rue des Clercs.