LE MARCHÉ AUX POULETS
Lorsqu'on quittait la grand place en passant par la rue du Miroir (et le fameux Sherlock Holmes de nos mémoires ...), on arrivait jadis à la place du marché aux poulets (entre la fin de la rue du Miroir et la début de la rue des fossés ...
La rue des Fossés subi d'importantes transformations dès le début du XXe siècle avec, pour commencer, la construction, en 1908, du nouvel Hôtel des Postes. Cet édifice, a été construit au coin de la rue de Nimy et de la rue des Fossés, dans un style néogothique flamand très à la mode à cette époque, pour remplacer l'ancien hôtel de la poste de la rue de Nimy, devenu trop exigu pour abriter les services des postes et télégraphes ainsi que l'expédition des marchandises qui avaient pris un essor fulgurant à la fin du XIXe siècle. La nouvelle construction engloba outre l'ancienne poste deux maisons privées de la rue de Nimy et deux maisons de la rue des Fossés.En plus, pour dégager complètement le chevet de l'église, et mettre en exergue le bâtiment de la RTT, on créa une nouvelle voirie passant entre les deux à laquelle on donna le nom de Béatrix Boulengé de la Hainière, une bienfaitrice d'oeuvres montoises du XIXe siècle.
Enfin, en 1978, on ajouta au fond d'un petit square aménagé à cet effet, la statue du roi Léopold II qui se trouvait sur la place Régnier-au-Long-Col (cette sculpture est due au sculpteur montois Raoul Godfroid (1896-1977 , également auteur d'un bas-relief qui ornait l'ancienne gare, de la statue de Marcel Gillis et de Désiré Prys). Le lieu abominable du « stand des filles » pendant le rallye photo de la bleusaille ... Le téléphone a été installé en 1883 à Mons (le samedi 2 juin) et exploité par la Société Anonyme de Téléphonie Privée de Bruxelles (ingénieur Van Hulle).
Suite à l'essor fulgurant que le système a connu, la société a déménagé en 1901 pour s'installer dans une haute tour au style éclectique, à la fois néo-gothique et néo-renaissance qui venait d'être spécialement construite à cet effet à l'emplacement de deux maisons qui faisaient le coin de la place du Marché aux Poulets et de la rue de la Raquette. Ce furent les deux premières à disparaître dans le quartier.
Sur le toit de cette tour on avait construit une énorme cage métallique pour recevoir les lignes téléphoniques aériennes provenant de toute la ville. De même, de nombreux chevalets avaient été installés un peu partout sur les toits des bâtiments publics ou sur de hauts pylônes quand il n'y avait pas moyen de faire autrement, afin de couvrir toute la ville. Les lignes ne commenceront à être enterrées qu'à partir des années 1930.Á la fin des années 1950, dans la foulée de l'urbanisation monofonctionnelle qu'a connu le quartier depuis la construction du bâtiment du Gouvernement Provincial(voir place de Bootle), on supprima le Marché aux Poulets pour permettre la construction, en 1961, du nouveau bâtiment de la Régie des Télégraphes et Téléphones (plus tard Belgacom, aujourd'hui Proximus).
L'ancienne tour fut partiellement démolie en 1970-1971 mais on a curieusement laissé, côté rue de la Raquette, un tiers de l'édifice (toujours sigle « RTT » au dessus de la porte d'entrée) sur toute sa hauteur (exception faite de l'édicule qui le surmontait) auquel on accola un bâtiment de quatre niveaux sans aucun intérêt architectural particulier qui s'étend presque jusqu'à la rue Verte. Cet ensemble formant un îlot indépendant du reste du bâtiment principal de la RTT.