LA RUE DE HOUDENG AVANT LA FPMS
(Texte écrit par les membres de l'ASBL des Montois Cayaux)
En 1309, le chevalier Nicolas de Housdeng (et non de Houdain) donna son hôtel sis en cette rue pour y établir un hôpital, et cinq pourvues furent autorisées à s'y installer. Quelques temps plus tard, le nombre de vieilles femmes admises dans l'établissement charitable augmenta tellement qu'au bout d'un siècle cet hôpital de malades fut converti en hospice et prit le nom d'hospice des Kanquennes. Ce terme « Kanquenne » vient probablement du flamand kranken (malade) et désignait, à Mons une « vieille femme » en raison du genre de pensionnaires occupant l'institution.
En 1545, le Magistrat de Mons acheta le jardin de l'hôpital et y fit édifier de 1550 à 1560 le collège de la ville, qui prit le nom de Collège de Houdain. Le 4 août 1735 eut lieu la pose de la première pierre d'un nouveau collège, reconstruit d'après les plans de l'architecte montois Claude-Joseph de Bettignies, sur l'emplacement de l'ancien pour remplacer des locaux devenus alors trop vétustes et trop étroits. A remarquer que les plans prévoyaient à l'origine une deuxième aile en vis-à-vis reliée à la première par une vaste salle « pour les comédies », mais qui ne furent jamais construites.
L'édifice servit à l'enseignement des humanités aux élèves montois et aux pensionnaires venus des contrées avoisinantes jusqu'en 1780, date à laquelle l'école fut transférée dans l'ancien séminaire des Jésuites (dont l'ordre avait été supprimé par l'impératrice Marie Thérèse d'Autriche, en 1773) situé à la rue de l'athénée actuelle. (En 1850, cet établissement d'enseignement devint par arrêté royal l'Athénée Royal de Mons).
Le bâtiment de l'ex-Collège de Houdain fut alors mis en vente par la ville avec les terrains et bâtiments qui en dépendaient et acquis l'année suivante (1781) par l'institution de la Grande Aumône qui y plaça les enfants de l'hospice du Saint Esprit voisin, devenu trop exigu. Cet hospice avait été fondé en 1682 et était destiné aux enfants abandonnés par leurs parents. Il s'était installé dans l'ancienne maison des seigneurs d'Hyon qui se situait juste à côté, achetée grâce à un don de François Michel et sa sœur Jeanne,. La porte monumentale de cet établissement, ainsi que la colombe dorée qui en marquait l'entrée se voient encore de nos jours. Ce bâtiment fut vendu en 1786 à un particulier qui en fit deux habitations.
En 1803, le Bureau de bienfaisance vint s''installer dans le bâtiment de l'ancien Collège qu'on appelait désormais Maison du Saint-Esprit. A partir de 1806, vu le nombre grandissant d'enfants abandonnés, probablement en raison de la période troublée que l'on connaissait alors, la politique d'asile changea et l'institution ne servit plus qu'à les accueillir et à les loger provisoirement, en attendant d'être envoyés à la campagne chez des parents nourriciers, choisis et rémunérés par la Commune.
De 1809 à 1814, la Maison du Saint Esprit abrita aussi quelques jeunes filles pauvres auxquelles des personnes pieuses s'attachèrent à donner une instruction afin qu'elles puissent pourvoir elles-mêmes à leur existence. (Ce fut le premier noyau de la future congrégation du Sacré Cœur). Quelques années plus tard les lieux furent transformés en caserne dite ... caserne du Saint Esprit.
En 1879, l'école provinciale d'ingénieurs des Mines, fondée en 1836 sur proposition de M. Jean Baptiste Thorn, gouverneur du Hainaut, vint installer dans l'ancien Collège son siège social. Dans les années 1890, il fut décidé de démolir l'ancienne caserne d'infanterie, qui occupait un vaste espace jusqu'à la rue de la Petite Triperie et d'adjoindre à l'aile du XVIIIe siècle de l'ancien Collège un corps de bâtiment central et une nouvelle aile lui faisant face (comme cela avait déjà été imaginé au départ). Les travaux sur base des plans de l'architecte Hector Puchot furent terminée en 1902.