DES CALOTTES À MONS ?


Pour rappel la calotte a été créée en 1895 par la Société Générale de Etudiants Catholiques de Bruxelles. La penne existe à l'époque depuis près de 60 ans et il est étonnant de lire sur le site de l'AGEL : « - d'autres considèrent que la penne ayant été créée en opposition à la calotte, la longue visière de cette casquette sert à protéger nos yeux du regard de Dieu. » car honnêtement, pourquoi se protéger de quelque chose que l'on considère comme un mythe ou une légende ?

La calotte, qui a frisé « l'extinction » à la fin des années 1960, a été largement relancée avec l'arrivée des étudiants wallons sur le site de Louvain-La-Neuve et par quelques "Irréductibles" qui ont relancés son port sur les sites de Louvain-la-Neuve et de Namur. Le rituel de la corona, maintenu dans les ordres étudiants catholiques et notamment à l'Ordre Académique de Saint Michel, est devenu le standard des réunions, en particulier pour les passages de calottes.

A Mons, la « calotte » sous la forme du calot de fourrure grise surmonté d'un nœud hongrois apparait en 1928 avec la création de la « Garde Saint Luc » qui constitue en un patronage catholique de jeune gens mais également une harmonie (Société de Musique). La Calotte fait partie de l'uniforme de cette fanfare d'école secondaire. Il apparait qu'elle aurait également été portée à l'école des frères (Externat Saint Joseph) mais sans plus d'informations. (EN haut, Photo de la Garde Saint Luc avec son drapeau 

En tout cas, la calotte n'a JAMAIS été un couvre-chef étudiant à Mons, elle ne fut qu'un chapeau de l'uniforme de potache du secondaire. Par ailleurs, même l'école consulaire, d'obédience catholique porte un couvre chef assez semblable au Tellermütze germanique et ce dés les origines de la Consule, période où l'école était jumelée avec la faculté de Leipzig. Ce couvre chef est choisi a l'époque car il est bien plus ancien que la calotte qui a fait son apparition 4 ans plus tôt à Bruxelles. 

L'almanach des étudiants catholiques de Gand fait référence en 1903 à deux cercles catholiques "La calotte" et "L'union" datant de 1899 (Installation de l'école consulaire dans l'Hôtel de la Couronne sur la Grand Place) qui devinrent "la générale" suite à une fusion rapide. Cette Générale donnera le cercle "La consule" suite à la désertion rapide des quelques rares étudiants des mines qui y avaient adhérés et on retrouve d'ailleurs l'inscription "Gé. Consulaire" sur les anciennes médailles de l'Ordre du Doudou. (Voir Mais aussi ...). 


Durant cette période, les associations catholiques furent largement aidées par les décisions gouvernementales et provinciales qui, du gouvernement de Brulet en 1894 au gouvernent de Brocqueville à l'aube de la première guerre mondiale, firent la part belle au cléricalisme de bon aloi à l'époque. La presse universitaire (Mons Universitaire Vs Mons Consule) en feront largement écho. Il est d'ailleurs paradoxale de lire les plaintes de ces bons catholiques dans leur journal à une époque ou la vie dure était menée au étudiants libéraux et à leurs cercles respectifs . Les mines étant une "institution provinciale", les tentatives de sape et les coups bas virent parfois de l'intérieur même de l'institution provinciale. Quand aux plaintes des calotins (avec un seul "T" pour les différencier des porteurs de Calotte), le statut de martyr est et restera leur fond de commerce!  

Actuellement 

En 1990, un Ordre de la Calotte Montoise (O.C.M.) fût créé par Christophe Brion dit Enos et Alain Renault dit Chimay. L'Ordre devait réunir les calottés de différents horizons mais originaire de Mons (ce qui était le cas d'Enos) et les étudiants calottés de l'UCL ou de la FNDP qui poursuivait leurs études à Mons (ce qui était le cas de Chimay). L'ordre ne survécut pas à ces deux premières années. Les fondateurs ne savaient probablement pas à l'époque que ce nom avait été utilisé de 1899 à 1902. 

L'O.C.M. fut repensé par Olivier Archambeau (Aurochs), Manu Ghigny (+) et Vincent Rousseau (Plum) et divisé en deux chapitres (Cfr Leur site). Il faut attendre 2013 pour qu'une ordonnance annonce la création d'une calotte à fond rouge vif et nœud hongrois blanc qui fit son apparition « physique » peu de temps après. Cette calotte était censée être un élément de la tenue d'ordre de l'OCM et son port en guindailles montoises est plutôt malvenu voir franchement chahuté. 

A ce propos, dans son « Erratum de la calotte », le sieur Christo (Au demeurant sympathique guindailleur en dépit de chemises affolantes) adoube ce couvre chef récent en lui donnant une pseudo histoire et en précisant:

« Tout démarre dans les années 50, les étudiants de l'IRAM (Institut Reine Astrid de Mons) provenant pour la plupart de l'institut Saint-Luc en technique supérieur, arboreront leurs croyances en portant fièrement la Calotte. »

Il aurait grandement mieux fait d'appeler son ouvrage « Et factum errata ... » parce que premièrement à l'époque c'était l'ESIT (Ecole Supérieure des Ingénieurs Techniciens) et pas l'IRAM . Il aurait également probablement mieux fait de venir collecter des infos sur place en laissant la parole à nos anciens (Et en buvant quelques bières). Finalement, il est bien triste de faire un tel écho dans un livre à ce couvre-chef dont il doit exister moins de 50 exemplaires en éludant totalement le "Tellermütze" de la FUCaM qui est le véritable couvre-chef des étudiants catholiques à Mons depuis plus de 120 ans ! 

Les archives de cette époque, les témoignages d'étudiants qui passaient des études secondaires au «supérieur» et qui troquait la calotte contre la penne à cette occasion rappelle qu'ils allaient jusque « clouer » leur calotte sur le mur de l'arrière salle d'un café de la place Nervienne le jour du « dépucelage » de leur penne ... marquant ainsi symboliquement mais définitivement la mort du potache et la naissance de l'étudiant ! Car à l'époque, la tradition était de baptiser (dépuceler) le couvre-chef et pas l'étudiant qui va le porter. 

André Bonnarens (Voir ordre du Petit Singe) disposait d'ailleurs d'une « Calotte Saint Luc » et nous savons qu'il ne fut « baptisé » qu'une fois à l'Ordre Académique de Saint Michel et pas à Mons.

Société des Noctambules 
Tous droits réservés 2020
Optimisé par Webnode
Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer