CONTEXTE DE 1965
En 1958, un gouvernement bipartite, comprenant les sociaux chrétiens et les libéraux, accède au pouvoir sous la direction de Gaston Eyskens.
Le 6 novembre 1958, un Pacte scolaire règle le problème en donnant satisfaction aux 2 parties. Il prévoit :
- Que l'Etat apporte une aide effective à toutes les formes reconnues d'enseignement
- La gratuité de la scolarité aux niveaux gardien, primaire et secondaire dans les institutions de l'Etat et dans celles qu'il subventionne (notamment l'enseignement libre)
- Le contrôle des subventions accordées par une « Commission du Pacte scolaire »
- Il reconnait le libre choix entre la morale et la religion. Pour respecter ce choix, le Pacte instaure dans les écoles officielles, 2 heures obligatoires par semaine de religion ou de morale laïque.
Le pays est désormais débarrassé d'une querelle qui a duré plus d'un siècle et qui aurait peut-être pu lui être épargnée sans les décisions maladroites de Guillaume 1er avant l'indépendance du pays. En effet, si le roi de Hollande n'avait pas, en tant que calviniste, prétendu affaiblir le clergé catholique en mettant la main sur l'enseignement, il paraît fort probable que l'Eglise ne se serait pas préoccupée outre mesure de l'instruction publique ...
La hache de guerre a-t-elle été enterrée pour autant ? Non, bien sûr ! Après s'être querellés pendant des décennies entre croyants et laïques, les Belges vont donner au problème scolaire une tournure linguistique. Mais ça, c'est une autre histoire qui n'est pas encore près d'être résolue !
Depuis longtemps, les nationalistes flamands exigeaient la fermeture de la section francophone de l'Université catholique de Louvain, située dans la partie néerlandophone de la province de Brabant. Le contexte des années 1960 et de ses crises linguistiques à répétition et surtout la consécration du principe d'unilinguisme régional par les lois linguistiques Gilson de 1962 rendirent plus pressantes les exigences nationalistes. Ces revendications se heurtaient à un refus catégorique du pouvoir organisateur de l'université, les évêques de Belgique, de scinder la plus grande université belge en deux universités autonomes. Dans ce contexte, même le dédoublement des cours, le bilinguisme administratif et le nombre croissant de professeurs néerlandophones ne suffisaient pas à satisfaire les exigences des nationalistes, qui continuaient à percevoir Louvain comme « une université francophone en territoire flamand », bien que celle-ci soit en province de Brabant du nom de l'ancien Duché de Brabant et non dans l'ancien Comté de Flandre.
Dans ca contexte compliqué , la voie était toute tracée pour développer l'offre d'enseignement universitaire et supérieure à Mons. Le Centre universitaire de l'État à Mons est établi en 1965 à partir de notamment l'Institut commercial des industriels du Hainaut, qui a été fondé en 1899 par Raoul Warocqué. Elle compte alors deux facultés : la faculté des sciences et la faculté de sciences économiques appliquées (surnommé faculté Waroqué); ainsi qu'un Institut supérieur de pédagogie et l'École d'interprètes internationaux créée en 1962 par le linguiste et didacticien Raymond Renard, professeur à la Faculté polytechnique de Mons.
L'institution est transformée en pleine université publique en 1971, et devient l'Université de l'État à Mons.
En 1989, l'enseignement supérieur est communautarisé et l'université se renomme en Université de Mons-Hainaut, institution de la Communauté française de Belgique et fonde les bases solides de la futur U-Mons !