CONTEXTE DE 1836
La Révolution de 1830 avait détruit le montage scolaire mis en place par Guillaume 1er. Dans son article 17, la Constitution de 1831, prévoyait la liberté de l'enseignement, c'est-à-dire :
- La liberté, pour chacun, d'exercer le professorat
- Le droit absolu du père de famille de choisir, pour ses enfants, l'école qu'il préférait.
Dans un souci de diminuer leurs charges, les communes avaient interprété l'article 17 de manière tendancieuse et supprimé leurs écoles primaires ou les avaient carrément reléguées dans des salles de cabaret voire même dans des écuries !
Le clergé, quant à lui, s'efforçait de développer son emprise sur la population et créa des séminaires, des écoles et des collèges. Dix ans après l'indépendance, la moitié de l'enseignement primaire et la presque totalité du secondaire se trouvaient sous le contrôle de l'Eglise. A l'instar des écoles officielles, les écoles libres ne possédaient parfois qu'un outillage pédagogique imparfait et un personnel non diplômé. Par endroits, on voyait des travailleurs manuels ou des cabaretiers usurper le nom d'instituteur !
Face à cette offensive catholique, l'inquiétude va gagner les milieux libéraux ...
Le parcours pour arriver à un compromis apte à satisfaire tout le monde a été long et semé d'embûches. Le problème scolaire a chauffé les esprits pendant plus d'un siècle et l'adoption d'une série de lois n'a, bien souvent, eu d'autre effet que d'attiser davantage le mécontentement de l'opposition politique.
C'est dans ce contexte difficile que va être fondée La Faculté polytechnique de Mons (Polytech Mons, anciennement en abrégé F.P.Ms), qui est la plus ancienne institution universitaire de la ville de Mons et la première école d'ingénieurs créée en Belgique (1836). Elle s'appelait alors « École des mines du Hainaut ». Ses fondateurs sont Jean-Baptiste Thorn, (Docteur en Droit (1805, Paris), deuxième gouverneur de la province de Hainaut de 1836 à 1840, contributeur important à la Constitution Belge 1830-1831), Adolphe-Barthélemy Devillez (diplômé de l'École centrale de Paris en 1835) et Théophile Guibal (diplômé de l'École centrale de Paris en 1836). Le succès de la transposition du modèle centralien à Mons depuis 1836 servit de référence aux édiles lillois lors de la réforme en 1872 de l'École des arts industriels et des mines, créée en 1854, et transformée en un Institut industriel du Nord (devenu aujourd'hui l'École centrale de Lille1).