
1836
En 1836, sur proposition de Jean-Baptiste Thorn, deuxième gouverneur du Hainaut de la Belgique indépendante, le conseil Provincial du Hainaut reconnaît la nécessité pour la Province de promouvoir la formation d'ingénieurs aptes à exercer les diverses professions industrielles de l'époque. Nos houillères, hauts fourneaux, laminoirs, verreries, faïenceries, raffineries et sucreries se développent à un rythme soutenu et les bassins industriels du Hainaut sont en pleine transformation.
En sa séance du 21 octobre 1836, le Conseil Provincial prend la décision de créer à Mons une "Ecole Provinciale des Mines du Hainaut" dont les premiers cours auront lieu le premier lundi de novembre 1837.
Dès qu'il apprit la création de l'Ecole, Barthélemi-Adolphe DEVILLEZ, qui est alors professeur assistant à « L'Ecole Centrale » à Paris, se présente, est accepté et reçoit le mandat de recteur et de professeur de mécanique et de constructions civiles. Il fut bientôt rejoint par son ancien élève Théophile GUIBAL. Nous retrouverons ces deux hommes, unis par un même idéal, luttant pour ce qui devient « leur école » ....
A cette date démarre ainsi l'aventure de Mons en temps que ville d'enseignement supérieur et d'universités ...
Dès l'année 1844-1845, on complète les études pour les porter à trois ans et on sépare les chaires de droit commercial et de législation douanière de celle d'économie politique. C'est à ce moment que l'Ecole prend le nom de « Ecole de Commerce, d'Industrie et des Mines du Hainaut. »
Les débuts de l'école sont laborieux et les attaques des conseillers provinciaux catholiques sont nombreuses pour faire fermer cette école « sans dieu ». Le conflit entre la France et la Prusse ramène catastrophiquement le nombre d'élève à 54 en 1871, mais personne ne songera plus à supprimer une Ecole qui a fait ses preuves directement dans l'industriel et dans le monde des mines.
Le développement est maintenant ininterrompu. En 1873, nouveau cours, celui d'exploitation des chemins de fer. En 1874, c'est l'euphorie : on compte 127 étudiants. En 1876, la durée des études est portée à quatre ans : l'institution se sent à l'étroit dans ses locaux de la rue des Ursulines.
1879 est alors une année mémorable, car elle voit l'implantation dans les locaux de la rue de Houdain. Guibal, qui avait pris sa retraite en 1877 n'eut pas la joie d'y enseigner, mais son souvenir allait toutefois y être perpétué dans la pierre, en même temps que celui de son ami Devillez.
En 1882, de nombreux cours passent à de nouveaux titulaires et l'on adjoint un cours extraordinaire d'électricité au cours de physique générale. Enfin, en 1886, un an avant le cinquantenaire, le laboratoire spécial d'électricité est inauguré : on est loin de la pauvreté des débuts!
L'an 1887 sera également une année inoubliable. Digne couronnement des cinquante années de rectorat et d'enseignement de Barthélemi-Adolphe Devillez. Le 30 octobre 1887, le Duc d'Ursel, gouverneur de la province, représentant Léopold Il, remet au Recteur les insignes de Commandeur de l'Ordre de Léopold et confie à J. Alardin, président de la Société générale des étudiants, le premier drapeau du cercle étudiant en lui disant : «Au nom du Roi, je vous remets ce drapeau, symbole d'union et d'attachement à votre Ecole et à la Patrie». Les deux guerres mondiales que notre pays a connues depuis ne devaient pas démentir cette parole !
En 1887 existe donc déjà une Société Générale des Etudiants à Mons qui mérite un royal drapeau. Voilà qui devrait remettre un peu d'humilité dans les différentes associations de l'Ordre souverain de la calotte dont la majorité des fondateurs se trouvait à cette époque entre les bancs de l'école fondamentale et la sortie des testicules de leur paternel ...
Devillez se retire en 1889 ; il peut être fier de son œuvre : elle vivra.
Il aura encore la joie de voir lui succéder en 1890, après l'intérim de M. Lambert, directeur divisionnaire des mines, Auguste Macquet. L'Ecole va prendre un essor remarquable, mais Devillez n'y assistera pas. En 1891, il rejoint dans l'éternité son vieux compagnon d'armes Guibal, mort le 16 septembre 1888.
Mais cette école ne sera pas la seule de l'ancienne place fortifiée qu'est de Mons ....
La technique évolue certes, mais elle trouve dans la finance et dans la diplomatie des alliés de choix, indispensable au développement d'une région.
