A l'origine "Le Cercle des Noctambules"
Dans son édition de 1909, l'almanach des étudiants libéraux de Gand fait référence à la refondation du « Cercle des Noctambules ». Le terme « si nécessaire à la patrie » est bien évidemment une boutade, la philosophie des clubs jacobins transparaissait généralement dans l'organisation des cercles étudiants de cette époque. Les références aux cercles montois n'apparaissant malheureusement qu'à partir de 1898 dans l'Almanach gantois, il ne nous est actuellement pas possible de déterminer une date de création initiale du « Cercle des Noctambules ». Le Cercle est repris dans la liste des cercles de l'Ecole de Commerce, c'est donc bien chez les Wawas que les noctambules ont vus le jour.
Quelques jeunes éliacins, en résidence à Mons, la ville lubrique par excellence, ayant décidé de refonder le club des Noctambules si nécessaire à la patrie, se réunirent vers le 15 du mois calmant de l'an de grâce 1908. Une assemblée eut lieu chez le chevalier de Lagardère à la suite de laquelle le cercle fut re...fon dé et les statuts re...votés.
Nos ancêtres avaient déjà visiblement un goût certain pour, sinon le secret, à tout le moins la discrétion. Ils devenaient visiblement plus bavards lorsque l'ébriété sonnait à leurs goussets puisque l'auteur précise que :
Ces statuts étant secrets, nous avons foutu une cuite monstre à tout le club et ce n'est qu'ainsi que nous avons su nous procurer deux des articles : Les voici :
Art. 69. - La société ne pourra se composer de plus de six membres, le comité également, ni plus ni moins.
Art, P ' . - Les réunions auront pour but :
- de boire des pintes;
- de permettre aux membres de renseigner les découvertes qu'ils auraient pu faire pendant leurs vadrouilles personnelles concernant les maisons hospitalières.
- de faciliter les sorties nocturnes en groupe.
- de soulager les braves agents dans les recherches quant aux dégâts et méfaits commis aux dépens des bourgeois.
- d' éviter la propagation du démolktage en Belgique.
Si le « Demolktage » reste pour nous une inconnue, il est plaisant de constater que, finalement, les activités en réunions ne sont pas particulièrement changeantes. Toujours avec un soin de discrétion mesurée, la liste des membres est reprise au regard des différentes fonctions.
En voilà plus qu' il n'en faut pour connaître le but de ce club cyanogénique. Le cercle, et par conséquent le comité fut composé ainsi :
- Grand Chef, Marcel, le satyre de Chatelet;
- Petit Chef, Marcel Leback de Roux ;
- Rond de cuir, Marcel le Lumineux;
- Réceptacle, Emile le Poireau;
- Inflexible, Roger le petit bu;
- Préposé, Barbichon du faubourg.
A partir de cette date mémorable, les rues de Mons entendirent à intervalles réguliers,(10 jours) le gai refrain de ces cyanogéniques et noctambulesques individus.
Le nombre de réunions reste admirable avec une cadence de pratiquement 2 vadrouilles
par mois dont certaines de deux jours et deux nuits ...
La référence aux bataille de Rollmops, visite des maisons hospitalières, vidage de cave et autres « jaunisse papale » nous permette, sans devoir trop lire entre les lignes, de deviner que ce « cercle des Noctambules » était composé de joyeux bons drilles, peu regardant à l'heure du coucher et vidant les bouteilles sans rechigner ... Il faut avoir peur de mourir pour apprécier le temps qui passe à sa juste valeur disait Christian Carion.
Les vadrouilles, au nombre de 19 (record pour l'Institut) furent toutes réussies à part une qui se termina par une bataille en règle de rollmops et autres corps gras comestibles d 'une provenance douteuse
Le club clôtura dignement l'année académique 1907-1908, par une vadrouille monstre dans le patelin du petit chef (Roux lez Charleroi) qui dura deux jours et ...deux nuits. Toutes les maisons hospitalières furent visitées, la cave du paternel petitchefiste fut en grande partie ingurgitée, et les indigènes de la contrée, effrayés par la présence de cette bande plutôt louche, attrapèrent une jaunisse papale.
Voilà le bilan du C. N. - Un vœu : qu'il fasse comme le nègre, qu'il continue. R o u g e t .
Quel beau pan de notre histoire nous est ainsi rapporté par le travail de nos hardis aïeux gantois !
Pour l'Ambassade
Manu "Le Pharaon" JANSSEN