A L'IRAM EN 1954

Entre 1988 et 1990, plusieurs étudiants de l'ISICHt, antenne de Charleroi(Penne Blanche), vont passer une calotte à Fleurus ou à Charleroi (ISC et IESCA). On voit ainsi des étudiants porter la penne sur la tête et la calotte appendue à une chaine. Certains iront jusque remettre en question la penne ISICht et le "Beati Pauperes Spiritu", journal des étudiants de l'ISICht, a réalisé quelques interviews d'anciens qui ont balayés les envies "Pennicides" des néo-folkloristes. Ci dessous, l'interview du camarade G.Hannot pour le Beati de la Saint Nicolas 1991.   


J'ai bien besoin d'une bonne bière pour reparler de ma jeunesse : Une LABOR probablement comme celle qu'on buvait sur la place de Mons en 1954  (et oui presque 40 ans !) Les buveurs de Labor, à l'époque, c'était les externes car à l'école, on servait aux occasions une infâme 1.5° qui venait de Liège !
Il faut bien avouer que les externes n'étaient pas toujours bien vu s'ils n'habitaient pas chez leurs parents. Les « Kotteurs » n'avaient pas bonne presse à cette époque-là.

J'avais fait mes scientifiques à Saint Ferdinand et mes résultats en maths n'étant pas « exceptionnels », mes parents ont décidé que j'irais à l'IRAM plutôt qu'à l'école des Mines. A ma première visite fin juillet 1954, je fus déçu par l'ambiance austère des bâtiments. J'y ai pourtant passé presque toute ma carrière. Nous fûmes reçus par un frère qui vanta les mérites de l'internat mais la sœur de ma maman louait des chambres en ville et mes parents décidèrent, heureusement pour moi, que j'établirai mon domicile chez elle durant mes études.
Une fois en première (les études durant trois ans à l'époque), je fus invité à une cérémonie d'accueil au sein de l'IRAM. On ne peut pas évoquer de baptême à proprement parler, sûrement pas ce que vous faites aujourd'hui. Les nouveaux étaient chahutés gentiment et tout cela se passait aux yeux de tous et surtout sous l'œil des Frères en charge de l'internat. Puisque c'était votre question initiale, il y avait bien des calots sur certaines têtes. Ces « calots » étaient portés par ceux qui avaient faits leurs études moyennes à Saint Luc et qui faisait partie du patronage de l'école. Ils portaient également une chemise verte un peu militaire comme les scouts. Bien que n'ayant jamais été scouts, cette cérémonie se rapprochait sans doute aux « totems ».
Pour ma part, je n'ai pas participé à cette cérémonie car deux étudiants qui louaient chez ma tante venait de l'école des mines (L'un deux était secrétaire de la « fédérale ») et je fus autorisé à participer à leurs baptêmes. Je ne me souviens plus guère des diverses activités qui ont précédés le jour où je fus baptisé, mais les concours d'afonds étaient monnaie courante et je dus longuement polir les rails du tram notamment à l'entrée de la grand-place et devant la gare.

Pour le Baptême, rendez-vous était donné sur la grand place et nous descendîmes en cortège jusqu'au bâtiment de la rue de Houdeng ou furent prononcés des discours humoristiques devant les statues des fondateurs de la faculté.. Je fus impressionné par les nombreuses délégations qui venaient de loin. Le plus impressionnante, après l'école commerciale,  étant celle des facultés agronomiques de Gembloux. Il y avait quelques calottés.  Ils portaient d'élégantes toge noire au revers coloré (de mauve ???). J'appris ensuite qu'il s'agissait de l'Ecole Centrale des Arts et Métiers de Bruxelles. Des joutes d'afonds opposaient au coin de la rue du Hautbois les différentes écoles et chacun s'en trouvait satisfait ! Nous devions nous déguiser pour l'occasion et le président de la fédérale nous imposa (ceux de l'IRAM) d'avoir le visage masqué car des frères de Saint Jean de la Salle circulaient aux alentours du cortège, en dépit des chansons innocemment choisies à leur attention, afin de vérifier que des élèves de l'IRAM ne participaient pas à ces « orgies ».
Nous sommes ensuite repartis vers La place Nervienne ou les serments prononcés à l'époque m'interdisent de vous en dire plus encore aujourd'hui.

Nous étions 6 de l'IRAM à faire notre baptême cette année-là à l'école des mines et lorsque nous reçûmes notre casquette, un ruban bordeaux y étaient ajoutés pour la différencier de la casquette de l'école des mines qui elle, était uniformément bleue. Nous ne portions pas non plus le symbole de l'école des mines mais on brodait notre nom et le nom de l'école à l'arrière. Chaque année réussie nous valait une étoile.

J'ai participé trois années de suite aux diverses activités organisées par la fédération des étudiants de l'école des mines car toute activité organisée par l'IRAM et non cautionnée par les frères de Saint Jean de la salle était interdite. Le port de la casquette était évidemment interdit dans l'enceinte de l'école et il me revient une anecdote qui doit dater de septembre 1956. Un étudiant qui avait échoué sa première année à l'école des mines fut inscrit par ses parents, à son grand dam, à l'IRAM. Le jour de la rentrée, il pavana avec sa casquette des mines et, repéré par le Frère Sandron, fut mis le jour même à la porte sans autre forme de procès.
Avouons que, outre le caractère non confessionnel de l'école des mines, c'était surtout son « jumelage » de fait avec la faculté Warocqué, dite "l'institut commercial" (Ne pas confondre avec "l'Ecole Consulaire" qui était catholique) qui dérangeait les frères des écoles chrétiennes. J'ai eu un jour le malheur d'être surpris à lire le « Mons Estudiantin » (Journal édité à l'époque conjointement par les Mines et l'institut commercial) et je reçu un long sermon sur les informations subversives que l'on trouvait dans ce, parait-il, journal de Franc-Maçon. Je n'ai pas demandé à mon interlocuteur si il l'avait lu pour en savoir autant, j'aurais reçu 4 heures de retenue comme cela se faisait encore à l'époque.

A la fin de mes études en Juin 1957, je parti au service militaire à la force aérienne puis je m'engageais comme cadre de complément avec un titre d'ingénieur en hydraulique et pneumatique.

Je suis resté trois bonnes année au milieu de mes avions dans ce monde qui me passionnait plus que tout sans vraiment avoir de contacts avec mes anciens amis des mines. A l'occasion d'un retour à Mons, en septembre 1960, je retournais au cortège de baptême de l'école des mines et j'y rencontrais quelques étudiants portant une penne entièrement bordeaux.

Un comité des étudiants avait été créé deux années avant à l'IRAM, au grand dam de l'institution. Et puisque c'est le sujet du moment, Il y avait aussi deux membres du comité qui portait un Calot mais c'était deux étudiants baptisés précédemment à l'Ecole Centrale des Arts et Métiers de Bruxelles.

Devenu enseignant à Saint Luc, je pense qu'il a fallu que j'attende le début des années 80 pour voir des étudiants traverser la cour avec leur penne sans risquer les foudres de la direction ... Pour ma part, la mienne a disparu entre deux déménagement et j'ai beaucoup de regret, car elle serait toujours bien sur ma tête pour venir boire un verre à votre sympathique bar du 5ème.
Le mot de la fin ? Si il en faut un, je le laisse à mon collègue Guy Parisis, qui fait une brillante carrière comme Professeur de Physique : « Mes étudiants sont charmants, un peu bruyants, mais charmants ... Et puis, on allait pas mettre une calotte sur un cheval de bois de l'ISICHt, il nous donnerait des ruades ».

G. Hannot, ELME1957

Enseignant au C.E.S. Saint Luc 

Pour le « Béati Pauperes Spiritu » Saint Nicolas 1991

La penne du Camarde Guy a malheureusement disparu . Dommage de ne savoir comment était placé le "ruban Bordeaux". Concernant les pennes bordeaux, nous avons les photos d'une ancienne, celle de "André Demanez", Diplomé EME en 1960 et papa du Camarde JOS, brasseur à saint Ode et dignitaire de plusieurs corporations montoises.   

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